L’intrapreneuriat est l’une des solutions adoptées par des entreprises établies pour innover et trouver de nouveaux relais de croissance. L’intrapreneuriat consiste dans la mise sur pied d’une division ou d’une entreprise autonome, intra- ou extra-muros, avec la mise à disposition de ressources – humaines, financières et matérielles – visant au succès d’un projet d’affaires spécifique. Une start-up dans l’entreprise en somme.
L’employé intrapreneur jouit d’une autonomie certaine, d’un esprit neuf et libéré, une carte (presque) blanche, tout en bénéficiant des ressources de son employeur. L’idée en filigrane est que pour permettre de cultiver un réel esprit d’innovation et une dynamique de start-up, il faut se débarrasser des processus établis, de la politique d’entreprise et de la lourdeur de la bureaucratie d’une organisation qui ronronne… Le phénomène enregistre un engouement certain et nous en entendons parler de plus en plus lors de nos rencontres professionnelles avec des cadres et dirigeants.
Mais la formule fait-elle sens ? Peut-on reproduire une motivation intrinsèque chez une personne ou un groupe de personnes qui viennent d’un cadre sécurisant et sécurisé ? Poser la question est déjà y répondre en grande partie ! Dans le cas de figure de l’intrapreneuriat, nous sommes loin de l’entrepreneur qui démarre son business dans son garage à l’aide de quelques copains, qui supporte des contraintes financières et psychologiques auxquelles peu d’entre nous résisterait. Bien qu’officiellement délié du poids de son entreprise « d’accueil », l’intrapreneur agit dans le cadre d’un mandat précis, avec un cadre établi, même s’il est parfois vaste, et n’est donc pas aussi libre que cela. Point fondamental, l’intrapreneur n’est pas le propriétaire de son entreprise et il ne doit pas cogiter sur comment régler les factures ou comment verser les salaires des collaborateurs à la fin du mois : no skin in the game !
Alors que faire si l’on veut créer au sein de son entreprise un réel esprit entrepreneurial ? D’abord choisir des intrapreneurs qui ne sortent pas du sérail, qui ont prouvé avoir développé leur propre entreprise (à succès ou non, c’est presque secondaire). Mieux, lever des capitaux pour lancer hors du cadre de l’entreprise une nouvelle aventure. Il est aussi possible d’utiliser des capitaux de réserve, pour autant que les parties prenantes, les actionnaires principalement, n’y voient pas une dilapidation du capital de l’entreprise, qu’elles penseraient bien mieux utilisé dans leur poche ! Mais cela est un autre débat…
