Ce billet est dédié aux personnes âgées… de 50 ans et plus ! Et à tous ceux qui le seront un jour.
Dans le recrutement, nous observons souvent ce que nous appelons la « théorie du 35-45 ans », c’est-à-dire quasiment LA variable qui, selon plusieurs entreprises, résout parfaitement l’équation entre l’expérience et le potentiel. Toute entreprise rêve de trouver un directeur, un cadre, un leader entre 35 et 45 ans, convaincue que cela lui assure un capital expérience entre 10 et 20 ans, une capacité élevée à réagir aux changements et, en même temps, un potentiel de développement capable d’assurer une continuité dans la gestion à long terme de l’entreprise, l’âge de la retraite étant encore loin.
Il s’agit, à notre avis, d’un raisonnement correct, à condition bien entendu que le candidat soit en adéquation avec la culture de l’entreprise, les attentes des actionnaires et dispose des compétences demandées pour le rôle. Autrement dit, les entreprises n’engagent pas des « 35-45 ans » seulement pour leur âge !
Alors même que le taux de chômage suisse des « 50+ » en février 2019 est quasiment identique à celui des jeunes entre « 14-24 ans », du côté des professionnels ayant la cinquantaine ou plus, il réside un sentiment très fort de n’être que peu considérés sur le marché de l’emploi, privilégiant des candidats plus jeunes.
Mais sommes-nous vraiment sûrs que les jeunes professionnels soient la cause de ce sentiment auprès des professionnels ayant la cinquantaine ou plus ? La Suisse connaît actuellement un vieillissement de sa population, et la situation devrait encore s’accentuer dans les années à venir. L’immigration baisse. Le nombre de jeunes adultes qui arrivent sur le marché du travail devrait donc diminuer. Dans ce contexte, le pourcentage de professionnels âgés de plus de 50 ans progresse de façon continue par rapport à celui des plus jeunes.
En l’absence d’un fort renouvellement générationnel par le bas, les professionnels d’un âge plus avancé doivent s’adapter aux nouvelles exigences du marché de l’emploi. Il faudra donc être compétitif, non pas vis-à-vis des jeunes, mais vis-à-vis des professionnels du même âge. La capacité à apprendre et à s’adapter facilement, qualités souvent reconnues aux plus jeunes, seront les clés du succès des « 50+ ». Par exemple, le simple fait d’avoir toujours eu un poste fixe ne doit pas amener au refus d’un projet professionnel intéressant à durée déterminée.
Aujourd’hui, le portrait du candidat « parfait », si tant est qu’il existe, évolue au gré des changements sociétaux. C’est une réalité ; nous devons tous changer, peu importe notre âge ou notre expérience. Certains pourront le percevoir comme un risque et s’y opposeront, quitte à renoncer à une grosse part de leur employabilité. Pour d’autres, il s’agira d’opportunités à saisir pour faire changer ces paradigmes de façon positive.
En définitive, le succès est en grande partie dans nos mains, que nous soyons jeunes ou moins jeunes. Comme le disait Charles Darwin, « les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements ».